mardi 28 octobre 2008

Les camps de concentration

Pendant que Victoria, Jean-François, Fred, et toute l'équipe s'acharne à venir en aide aux déportés, ils ignorent; comme beaucoup d'autres; la tragédie qui se joue en Allemagne. Une horreur que personne n'aurait pu imaginer...jusqu'à ce que les Américains découvrent ces camps de la mort dès la fin 44.

C'est don à partir de 1933, que les "impures" sont "parqués" dans les "Konsentrationslager" ( camp de concentration ). Le premier sera le plus connu : Dachau, dès septembre 33. Les homosexuels, les mendiants, les pauvres, les Juifs, les prostituées nuisent aux projets de Hitler : Celui du III Reich, censé durer 1000 ans, et dont seule la race pure serait acceptée. Dès 1935, les camps se multiplient, en même temps que l'odeur d'une nouvelle guerre réapparaît en Europe. Les SS* seront responsables de ces camps, ou la survie sera toujours plus difficile. On doit la création à Göring*. Les camps sont identiques. Le centre des camps est le lieu de "vie", les détenus porteurs de l'habit à lignes y vivent dans des conditions déplorables. Saleté, insalubrité, froid. Sur la périphérie, les miradors surveillent. Les barbelés empêchent toutes fuites. Le début de la guerre augmente sensiblement les effectifs des camps, car les prisonniers de guerre remplissent aussi les rangs. Les SS détiennent plus de mains d'oeuvre, et il va de soi, leur richesse grandit chaque jour. Arrivent alors les appels interminables sous la neige, le gel. Les maladies comme le Typhus, le choléra. Les exécutions les coups et les tortures sont fréquents. Les tests médicaux sont créés. On opère sans anesthésie, on contrôle la résistance au froid...les cris résonnent toujours, selon les témoins de ces scènes monstrueuses !

Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement de Vichy crée des camps français. ceux de Gurs ( voir la Filière**, A-M. Im-Hof Piguet ) Vernet ou Argelès réceptionnent les "indésirables" de Vichy. Les communistes Espagnoles côtoient ainsi les anti-nazistes Allemands ou Autrichien. Les enfants de moins de 16 ans sont quant à eux réunis dans de vieilles bâtisses, à l'image de Montluel** ou la Hille**. Malgré leur présence en France, tous craignent une déportation imminente ! En 1942, Vichy décide de "donner" ses Juifs détenus en France à l'Allemagne. Ils seront près de 77'000 a être déportés durant la période 41-44.

* les SS : Ils apparaissent dès 1923. Göring crée une unité de sauvegarde de Hitler. En 1925, elle s'appellera "Schutzstaffel" soit SS en abrégé. Ce joint vers 1942 la "Waffen SS". Il s'agira de la pire version des SS. Totalement endoctrinés, ses 500'000 SS ( en provenance de 17 nations !!! ) reçoivent un entraînement particulièrement dur. Ils sont de corpulence grande, mince, et robuste. Ils sont l'image même du III Reich d'Hitler. Selon eux, ils forment une élite totalement nouvelle, une élite de l'humanité. Ce qui provoquera des drames tels que "Oradour sur Glâne" le 10 juin 1944 ( voir Oradour dans ce blog ).

* Göring Hermann : Fidèle ami de Hitler, c'est à lui que la seconde guerre mondiale doit les camps, et la Gestapo. Il se rend en 1945 aux Américains. Et se suicide en échappant à la sentence du procès de Nuremberg

mercredi 8 octobre 2008

Eté 1943

La mobilisation Suisse a "ôté" de la vie active près de 440'000 hommes, dès 1939, puis, l'effectif redescendit à 175'000 dès février 1940. L'absence de nourriture oblige la Suisse a créer de nouveaux terrains pour l'agriculture ( plan Wahlen ), c'est ainsi que naissent à travers les grandes villes de Lausanne, Bâle, Zurich ou encore Genève, des champs de patates ou de salades, là ou auparavant, les fans de football venait boire un pot devant le match. On repeint les bordures de trottoirs en blanc, pour éviter les chutes suite à l'obscurcissement. Femmes et enfants s'attellent donc à leur nouvelle tâche. Tâche qui restera en vigueur jusqu'à 1945.

Pendant ce temps là, à "Sous-le-Risoux" l'agitation augmente. La suppression de la ligne de démarcation amplifie les demandes d'informations. Si bien que de nombreuses lettres secrètes, ou codées arrivèrent en Suisse, pour rejoindre Londres ( voir texte sur Michel Hollard, septembre 08 ). Le cheminement se devait d'être rapide et efficace. C'est donc dès 1943 que Victoria Cordier allait devenir un "agent de liaison" entre les 2 pays, la France et la Suisse. Comme elle le disait toujours :

"
Il valait mieux ne jamais, jamais en parler à personne, Il fallait rester le plus discret possible !
"

Si bien que les nombreuses informations concernaient les bombardements des usines d'acier, et de constructions automobiles, ou d'armement. La vie de Victoria devenait trépidante, de l'été 43 à celui de 44. Les voyages étaient nombreux, et reliaient les villes de Paris, Lyon, Dijon, Lausanne et Genève.

Risoux secret et majestueux, tu étais à ce moment là une grande voie internationale, ah si les rochers pouvaient raconter ce qu'ils ont vu, et les sapins ce qu'ils ont abrité !


Pour permettre le passage de denrées, ou messages, une petite boîte en fer gardait sous de grosses racines, nos courriers. Georgette, toujours fidèle venait chercher les pauvres déportés à l'Hôtel d'Italie, et répondait toujours présente. La fin d'année 43 fut intense pour tout ce petit monde qui oeuvrait, telles des fourmis, au sauvetage et à l'information.

lundi 6 octobre 2008

Quelques clichés régionaux


Gardes locales, mettant en place des barrages routiers, au large du Day

Depuis l'occupation du Doubs et du Jura par les Allemands en 1940, les Suisses distinguent le drapeau Nazi de près, comme sur ce cliché pris au Locle, de l'autre côté du tunnel de la Vierge

1944, l'aviation suisse défend ses terres, elle prend en chasse un Junker 52 allemand. Bilan 5 morts. On voit ici un avion américain secondé par un Suisse au-dessus de Baulmes ( environ de Sainte-Croix ) lieu de l'attaque.

Vallorbe a sans doute été la première ville Suisse a découvrir la fameuse Jeep Willis. C'était en 1944. Les Jeeps font alors sensation !

La guerre, ne serait pas tout à fait pareille sans ses milliers de clichés pris tout autour du monde. Certes, la plupart sont difficiles à observer. Je vous propose 4 clichés, pris entre 1941 et 1943, dans la région Vaudoise, plus précisément entre Vallorbe et Le Locle.

dimanche 28 septembre 2008

Le réseau " AGIR "


Pas loin de la Suisse, sur sol Français, se trouve l'auberge du " Vieux Châteleu ", proche de Morteau. Je suis tombé dessus un peu par hasard, lors d'une sortie de vieilles Renault 4CV, c'était cet été. A l'entrée était posée cette pancarte ( voir photo ). JE me trouvais donc dans l'auberge, ou le réseau de Michel Hollard vit le jour, durant la seconde guerre mondiale ! Michel Hollard, résistant qui, durant l'année 1943, découvrit l'horreur absolue que préparait le Führer : Les missiles V1 et V2, prêt à détruire Londres. Grâce à son réseau, Michel Hollard avertit les autorités anglaises via l'ambassade anglaise située à Berne, que la ville de Londres allait être totalement ravagée.

Mais auparavant, c'est une véritable enquête que Michel va organiser : nombreuses prises de vues des sites prévus pour le lancement de ces missiles à réaction, types de construction, modes opératoires et dates de lancement ! Michel n'hésite pas non plus à se faire engager comme ouvrier au sein même des Allemands, afin d'avoir le plus d'informations possibles !

C'est le 22 décembre 1943, que les rampes de lancement furent bombardées, quelques jours seulement avant que leur mission fut déclenchée ! Londres fût sauvée du cataclysme. Mais le sort de Michel va se montrer effroyable : dénnoncé, puis arrêté par la police allemande, il fût déporté, puis transférer à fond de cale dans un navire prévu pour couler, avant d'être sauvé, dans un état proche de la mort.

dimanche 14 septembre 2008

Séance de dédicaces, à l'occasion de la sortie du livre : " Le dernier Témoin "



C'est hier, à la Vallée de Joux; au Sentier; que Jean-François Meylan, auteur du livre " Le dernier témoin " dédicacait cet ouvrage, lié aux événements de la seconde guerre mondiale ( voir article ci-dessous ). On y découvre les événements racontés par Jean-François, avec une vision différente de celle des livres précédents : "Fred" de Daniel Capt, "Ce que je n'oublierai jamais" de Victoria Cordier, et "La Filière" de Anne-Marie Im-Hof Piguet.

Le voici accompagné de Claude Karlen et Françoise Reymond, fille de Fred et Lillette Reymond

( Merci à Gérard pour ces documents )

mardi 9 septembre 2008

Comment passer le mur du Risoux ?

Cette question, Anne-Marie a cherché longtemps le moyen d'y répondre. Comment atteindre la "zone interdite" depuis le sud de la France, avec des enfants sans papiers, qui plus est Juifs, sans se faire remarquer ? La situation des "grands" au Château de la Hille, proche de Toulouse, n'évolue guère. Même si des périodes calmes succédaient à d'autres plus animées, il ne fallait pas pour autant oublier que la France était en guerre, et que l'avenir des enfants restait très sombre, face à l'occupation.

Quelque temps avant la mise en service de la " filière ", un drame s'était joué au château. Un groupe d'enfants décide de rejoindre l'Espagne, estimant ainsi être en lieu sûr ( alors que dans ce même temps, de nombreux Juifs Espagnoles étaient refoulés à la frontière Française, afin d'être utilisés comme monnaie d'échange dans le régime de Vichy. La France, en "donnant des Juifs" aux Allemands, se voyait partiellement protégée... ). Sur les 4 enfants, seul l'un d'entre-eux revint en France après la guerre. Le petit groupe avait malheureusement fait confiance à de faux passeurs peu scrupuleux !

Dès lors, la filière doit être inaugurée au plus vite ! Anne-Marie, teste le parcours reliant Toulouse au Brassus, sans encombres.

Anne-Marie écrit : "
Nos pas résonnent, avec désinvolture nous traversons la rue principale ( Chapelle des Bois ). La sentinelle allemande postée sur la place, fusil à l'épaule, nous regarde de ses gros yeux bleus, ne demande rien, ne fait pas un geste, tourne lentement la tête pour suivre longuement nos silhouettes sur la route blanche. Nous sortons à l'ouest du village. Le moment crucial approche. La route forme la limite en la zone interdite, ou personne n'a le droit de mettre le pied. S'il le fait, il devient le gibier sur lequel on tire. Un fil barbelé marque la transition "


Ce n'est que plutard dans la journée, suivant le soleil comme guide pour grimper au sommet du Gy, que Anne-MArie ne connaît pas encore, qu'elle rejoindra la borne 176, lui indiquant enfin la terre d'asile future : la Suisse. Dès ce jour, Anne-Marie va se rapprochez du petit groupe d'intrépide que vous connaissez déjà : Georgette, Fred, Jean-François....

Le plan d'élaboration des passages des " Grands " de la Hille est en cours. 3 semaines exaltantes, et voilà qu'elle refrancît le mur. Les voyages vont pouvoir débuter...non sans risques !

dimanche 7 septembre 2008

Le dernier témoin


Le livre tant attendu est enfin sorti ! Voici la copie de cette nouvelle, envoyée par mon contact à Mouthe : Gérard.



Après "Ce que je n'oublierai jamais, Sous-le Risoux"," la Filière", "Fred", c'est avec un mois bon mois d'avance que le livre "les récits du dernier témoin" de Jean François Meylan aux éditions du Rendez-Vous (Claude Karlen), est sorti. J'ai eu la chance de le découvrir avec ce dernier et profite de ce mail pour vous signaler que Jean-François Meylan sera exceptionnellement présent samedi 13 septembre à la bibliothèque du Sentier (en face du Temple), à l'occasion de la sortie du livre, de 10h à12h et 14h30 à 16h. Venez nombreux le rencontrer, vous y croiserez forcément des gens qui ont les mêmes centres d'intèrêts que vous et avec qui vous pourrez partager... cet ouvrage que j'ai à peine parcouru est d'après son éditeur dans la droite ligne des 3 autres et s'inscrit même dans leur complémentarité. D'après Claude, "tout se recoupe, tout s'explique"... Pour info, des livres seront en vente prochainement sur France aux endroits habituels (Chapelle, Foncine, peut-être Pontarlier etc...liste non exhaustive)! Soyez patients ou venez samedi ou encore contactez Claude Karlen (depuis la France au 00 41 21 845 66 01). A bientôt et réjouissons-nous qu'il y ait une pierre de plus à l'Edifice...

Ce livre, devrait répondre à beaucoup de questions encore restées ouvertes. Malgré de nombreux récits; Victoria Cordier et sa soeur Madeleine, Anne-Marie Im-Hof Piguet, Fred Reymond; il manquait encore à l'appel celui de Jean-François Meylan, petit ami d'alors de Victoria. Selon mes informations, Jean-François revient donc sur cette douloureuse période de 1939-1945 et répond aux questions laissées sans réponses. Il donne aussi sa version des faits, et nous permettra enfin de voir plus clair sur cette sombre période mondiale.
Dans l'attente de le lire, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture !



En photo : Claude Karlen et son livre