dimanche 18 novembre 2007

Le moteur à gazogène


Durant la seconde guerre mondiale, le gazole se faisait très rare. Sa principale destination fût les aéroports, et les armées de tout les pays. Pour les usagers de tout les jours, prendre le bus, se déplacer en train ou en auto relevait parfois du miracle. Le vélo était donc roi pendant ces 6 années. Toutefois, une drôle d'invention fit ressortir des hangars autobus et camions : le gazogène. Le principe était simple, remplacer le gazole par un gaz créé par la combustion de bois. On apposait sur les véhicules une chaudière, laquelle produisait le gaz ainsi récupérer par le moteur. Sur cette photo datant des années quarantes, on aperçoit un autobus Saurer des transports lausannois ayant le dispositif en service. A Paris, les autobus Renault se virent installer sur leur toit une sorte de ballon, dans ce cas précis, le gaz de ville remplaça le gazole. A cette occasion, vous ferez bientôt connaissance avec Mr Hollard, responsable dans une usine de gazogène à Dijon, et qui, sauva Londres d'une terrible destruction.

mardi 13 novembre 2007

Eté 1943, Anne-Marie rencontre Victoria

Dans le courant du mois de juillet 1943, Victoria va rencontrer Anne-Marie. Cette courageuse femme a créé le réseau " la Filière ", permettant à de pauvres enfants Israélites d'échapper aux déportations. Il faut savoir qu'Anne-Marie protégeait ces enfants avec l'aide de la Croix-Rouge Suisse, au Château de la Hille, dans l'Ariège. Les Allemands autorisaient la protection des enfants jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge des 18ans. A cette âge-là, ils seront déportés. La France étant totalement occupée, il devint important pour Anne-Marie de faire transiter les Israélites par le Risoux, avec l'aide de Georgette et Fred, sans oublier sa soeur Madeleine.
Le parcours prévu était : Le train jusqu'à Lyon, puis Lons le Saunier et Champagnole. Dès cet arrêt effectué, le passage par la profonde forêt approche. Comme à l'accoutumée, le fameux refuge " Hôtel d'Italie " servait de point de chute pour la nuit, ou pour une pause indispensable.

Pour les faux papiers, le notaire Maurice Falcoz s'occupait des tampons, et des cartes, il ne restait plus qu'à fournir les photos et les faux noms, et le tour était joué. La filière allait alors tourner à plein régime, et cela n'était sans compter les informations transitant par la Suisse en direction de Londres, et également par certaines personnes désirant aussi se retrouver en Suisse, sans pour autant être Juives.

Les passages dans le Risoux, suite prochainement

mercredi 7 novembre 2007

Fred rencontre Victoria

Dans le courant de l'année 1942, Fred va rencontrer Victoria Cordier. Cette rencontre s'est passée à l'Hôtel de la Lande, bâtiment installé au centre du Brassus. Cette rencontre aura lieu dans l'escalier du bâtiment. Victoria se repose un instant, avant de continuer son chemin sur Le Campe, lieu d'habitation de Georgette et Jean-François, Fred quant à lui, grimpe les marches afin de rejoindre son supérieur du SR ( Service du renseignement ) Cordey. C'est la rencontre. Dès lors, ces deux personnages seront le centre de la filière d'Anne Marie côté Risoux/Doubs. Biensûr, je n'oublie pas les autres amis, qui ont aussi oeuvrés afin d'apporter des cigarettes, des biscuits, ou encore du chocolat, ou encore plus grand : des informations capitales sur le déroulement du front, et de la guerre.

Les passages vont pouvoir commencer.

mardi 6 novembre 2007

Le Chemin à Fred remplace l'ancien Chemin de la Fessette


En ce 6 novembre, lors de ma ballade à la Vallée de Joux, j'ai pu constater que le chemin de la Fessette a été remplacé par le " Chemin à Fred " ! On ne peut alors que remercier Mr Daniel Capt, qui est à l'origine de cette idée, qui rend hommage à un grand homme de la Vallée de 39 à 45.

dimanche 4 novembre 2007

Dernières lettres de Jean-François

Dès le printemps 1942, la situation entre Victoria et Jean-François se tend petit à petit. A travers le monde, les Japonais signent plusieurs victoires dans le Pacifique, entre janvier et mai 1942. De retour dans le Risoux, les choses se passent calmement. La filière de Anne-Marie Im-Hof Piguet n'a pas encore débuté. Les Allemands arrivent en grand nombre dans le Doubs. Les amis se retrouvent parfois en Suisse, au Sentier ou au Brassus. Georgette et André participent à un concours de gym au Sentier, Victoria est toujours amoureuse de Jean-François, aux regrets de sa maman, pour qui il est impensable d'épouser un athée. Mais, le Risoux voit d'autres histoires naître : celle d' André dit "Dédé la farine" et Georgette ! Alors qu'en même temps, les dernières lettres de Jean-François semblent moins sympathiques. Début juin, il se blesse en plongeant... Voici un extrait d'une lettre du 18 juin 1942 ( extrait du livre " Ce que je n'oublierai jamais " )

18 juin 1942, Lausanne

" Ma Chérie
Je crois que tu travailles du chapeau. Je ne suis pas prisonnier, ni malade, ni plein d'ennuis. J'ai été blessé. Je te l'ai écrit. J'espère que tu le sais maintenant. C'est fini. J'espère que malgré le voeu absurde que tu as fait, face aux Risoux qui se noyait dans l'ombre tu sera là dimanche. Car si j'y vais, cela sera certainement la dernière fois d'ici un bon bout de temps.

Le 3 juillet, j'ai des examens du 3 jusqu'à X.

Peu à peu, tu sera ce que je veux de la vie, ce que j'attends de l'être humain, ce qu'il doit, à mon avis admettre, vouloir, accepter.

Au revoir Victoria, monte le 21 ou je casse des briques. Je t'aime toujours."
Jean-François


" Le beau temps de ce début d'été s'écoulait..." écrivit Victoria quelques jours après. Elle reçu une lettre désespérée suite à l'échec des examens de Jean-François. " Ce fut un coup terrible pour lui, il su qu'il ne pourrait jamais enseigner ! "

" Je n'en dormais plus de la nuit. Non ! Tout ne pouvait pas être fini, détruit. Notre amour ne pouvais pas mourir.
Je lui écrivis une lettre pleine de douceur et de tendresse. Mais, j'entrevoyais déjà une certaine fatalité.
Il ne me répondait pas...J'attendais..."
Dès lors, les choses allaient changer. La vie allait se précipiter, tout comme les événements. La filière allait se mettre en place, et tout ce petit monde allait continuer son chemin ensemble, sans s'imaginer ce que la guerre pouvait leur réserver...

mardi 30 octobre 2007

Hiver 1941


Nous sommes en 1941, à l'approche de l'hiver, toujours très rude dans la Vallée de Joux, et en France voisine. Nous sommes aussi à l'aube de l'attaque de Pearl Harbor, et de la déclaration de la guerre par L'Allemagne et l'Italie, aux Etats-Unis. Victoria reçoit avec beaucoup de joie les lettres de Jean-François, qui arrivent à Sous-le-Risoux depuis Lausanne.

Extraits : " Nous vivions les derniers jours d'octobre. C'était en fin d'après-midi. Dans mon bureau sombre, aussi triste que le temps qui laissait pressentir l'hiver..Les derniers Allemands venaient de partir. Leur odeur tenace persistait, dans la pièce..." " Soudain, dans la porte qui donnait sur la cour, et par laquelle je voyais arriver les clients avant qu'ils ne me voient, apparut Jean-François, suivi de ma soeur."
Victoria venait de passer quelques jours avec son Ami, Jean-François. De longues soirées à discuter; alors qu'au-dehors il faisait si froid; autour d'une délicieuse fondue...Mais le temps filait..aussi vite qu'à présent, et Jean-François dû retourner en Suisse, en passant à nouveau le Risoux..dans la neige, qui ne faisait que de tomber depuis 2 jours sans discontinuer ! L'inquiétude de Victoria grandit, jusqu'au 5 novembre. Avait-il pu regagner la Suisse, avait-il été appréhendé ?

Ce fameux 5 novembre 1941, une carte arriva à Ney, en zone libre. Une nouvelle, boulversante, racontant le dur périple de retour. C'est sûr, Victoria commençait à resentir certaines choses. Afin de comprendre les difficultés qui allaient arriver, voici ce que Jean-François écrit à Victoria :

" Souvenez-vous de la tristesse immense de votre regard quand vous m'avez parlé, un soir, au moment de l'adieu, de la barrière qui sépare le croyant de l'athée. Encore une de plus entre nous...Gardez-moi en souvenir. Je me souviendrai toujours de vous, de ce pays ou j'ai senti autour de moi tant de bonté, tant de profonde affection. Je n'ai pas pleuré depuis longtemps...Mais maintenant... "

Durant ce long mois de novembre 1941, la correspondance continua. Près de 3 lettres furent envoyées par Jean-François.

Photos : Sous le Risoux dans la neige

dimanche 26 août 2007

Le printemps 42'



Dès le primtemps 1942, la France se trouve sous le régime de l'armisitice. Tout près de la Vallée, Vallorbe. Durant toute la guerre, la gare internationale de Vallorbe accueille de nombreux trains de marchandises venant de l'Europe. Le tunnel du Mont d'Or reliant Vallorbe à Frasnes est encore ouvert. Les entrepôts sont remplis de courrier, et de matériel de la Croix Rouge. Avec Genève et Bâle, Vallorbe devient un lieu capital duramt la 2ème guerre.
La ligne de démarcation de la zone occupée passe de Genève, et longe la Vallée de Joux. Ainsi, derrière le Jura et le Risoux, la France est occupée par les Allemands.

Le printemps 42' passe très vite et l'été 42 approche à grands pas. Un été pas comme les autres, qui commencera en juillet par la rafle terrible du Vel'd'hiv', le vélodrome d'hiver de Paris.
Les 16 et 17 juillet, une rafle sans précédents a lieu dans tout Paris. 12784 Juifs sont rassemblés dans le vélodrome, et au-dehors, des autobus Renault attendent leur triste chargement. On les appelera les " autobus de la honte ". Soutenue par la Gestapo, de nombreux Juifs quitteront dès lors la capitale Française.
Enfin, durant cette période, c'est le gouvernement de Vichy et de Pétain qui sera d'actualité.

dimanche 19 août 2007

Le Gy de l'Echelle



Le Gy de l'Echelle ! Fabuleux passage naturel, situé juste au-dessus de chez Victoria ! Il a permis à nos amis, Victoria Georgette Fred Jean-François et tout les autres de se rendre dans un pays comme dans l'autre, sans avoir à être remarqué par les Allemands, sans avoir à passer par la douane. J'ai mis du temps à le trouver, mais seuls les derniers compères de cette turbulente période pourront nous raconter avec beaucoup de nostalgie, les nombreux passages effectués ici ! Je reviendrai plutard sur ce haut lieu, très important dans l'histoire du Risoux.

samedi 30 juin 2007

Soirée inoubliable à Mouthe




Vendredi 22 juin. Quelle ne fût pas ma joie de rencontrer Daniel Capt ( chemise mauve ), Bernard Bouveret ( à carreaux ) et Harry petit fils de Fred Reymond lors d'un repas organisé par Gérard au refuge de la Bourre, au-dessus de Mouthe. Les discussions furent tout à fait extraordinaires. Bernard nous a raconté sa vie lors de la guerre 39-45, son travail auprès de Fred dans le Service des Renseignements, sa déportation à Dachau, Daniel; écrivain du livre " Fred "; nous racontait les histoires passionantes de Fred, et Harry ajoutait des anecdotes. Cette soirée commencée vers 19h30 s'est terminée à 2h du matin, avec de franches poignées de main. Ces 3 hommes sont simples et raconte leur histoire avec beaucoup de détails et de passion. J'en garde un souvenirs mémorable tant cette soirée fût riche en émotion et sympathie !

mardi 5 juin 2007

La rencontre du 5 septembre 1941

C'est par un lumineux samedi d'avant-automne, que Victoria apprit que Madeleine ( sa soeur ) avait rencontré la semaine précédente, un Suisse venu sur sol Français, malgré l'interdiction.

-" Je viens de Suisse, un ami m'attend dans le Risoux, y a-t-il des Allemands qui passent par ici ? ", dit-il à Madeleine, qui surveillait ses moutons.
- " je reviendrai avec ma soeur.."

Tout cela parraissait bien excitant, compte tenu de la fermeture de la frontière !
Vînt alors, un soir, à l'heure du repas, ce fameux jeune homme accompagné de sa soeur. Jean-François, accompagné de Georgette. La soirée fut très agréable. Longues discussions autour de café, et de cigarettes suisses !!! Leur amitié était née...et allait se solidifier durant ces terribles années de guerre. Ce petit monde, ne se doutait en effet pas, de ce qu'il les attendait ces prochaines années...

En ce 5 septembre 1941, Victoria et Madeleine, rencontrèrent Jean-François et Georgette. Bientôt, le groupe s'aggrandira grâce à la venue d'autres compagnons...

dimanche 3 juin 2007

Au début de 1939...

Au début, en 1939-1940, tout était simple. Les agents du renseignements dans toute la Suisse avaient une mission classique : faire du Renseignement. Mais bientôt tout change : l'effondrement militaire et politique de la France en juin 1940, la soudaine occupation de son territoire par les Nazis bouleversent subitement la mission d'origine. Dès l'automne 1941, et surtout à partir de novembre 1942, il n'est plus question pour des hommes comme Fred de se contenter du Renseignement. Il s'agit maintenant de travailler avec des clandestins de Franche-Comté, de la Bresse, du Bugey, de Bourgogne ou de Savoie, avec la Résistance, avec les Alliés. C'est une toute autre musique !

Tandis que la Berne officielle ferme cruellement la porte aux Juifs de l'été 1942 à l'été 1944, à l'heure du péril suprême, les Fred, les Bernard, Les Victoria, les Lilette ( femme de Fred ), les Madeleine, Les Achille, les Georgette, sauvent l'honneur en passant et cachant les fugitifssans rien leur demander en retour.

Qui est Juif ? Qui ne l'est pas ?
Fred, ses Amis, sa famille, sa femme, son clan, sa Vallée ne veulent pas le savoir. Ils font ce qu'il faut faire en de telles circonstances : ne jamais demander aux gens leur certificat de baptême. Ne pas les écraser sous le réglement, ouvrir sa porte et savoir, en conscience, désobéïr jour après jour, pour servir en permanence " Sous les sapins ", la RESISTANCE .

Brétigny ( Paris ) le 1er janvier 2005

( Fred, livre de Daniel Capt éd. L'Aire ) texte de J-P Richardot, journaliste écrivain au journal " Le Monde " .

Revenons à 1939.....

lundi 28 mai 2007

Mobilisation générale de 1939












C'est du 28 août au 1er septembre 1939, que le Général Guisan décide la Mobilisation Générale, à travers toute la Suisse. La crise économique de l'Europe, l'invasion de la Pologne par les Nazis, et la montée en puissance du III ème Reich font craindre le pire pour notre petit pays. Les postes-frontières de Vallorbe et du Brassus sont renforcés. A Vallorbe, on craint l'arrivée de l'ennemi depuis le Creux, et en même temps, le Fort de Pré-Giroud entre en service. Pouvant employer jusqu'à 200 hommes, il protège Vallorbe et une éventuelle invasion depuis Pontarlier/col de Jougne. Sa puissance de feu peut ralentir si ce n'est empêcher les Allemands de s'introduire par cet axe fort connu. Il sera terminé à Noël 39, après 2 années de travaux !


Le long du Risoux, le passage est totalement interdit! Toutefois, du long de ses 28km, il ne sera pas possible de surveiller cette frontière, la forêt y est trop profonde et bon nombre de personne n'ose s'y aventurer. Sauf quelques amis, dont Fred. Appelé en mobilisation au fort de St-Maurice dans une unité d'artillerie. Il n'y sera pas autant que les autres mobilisés, car il rejoindra le " Service des Renseignements " pour toute la durée de la guerre.


Entre-temps, du nord de la France, soit de la frontière Belge en passant par l'Alsace et en redescendant jusqu'à la frontière Suisse, les Allemands mettent en place la " Zone interdite ".

Ainsi, le 1er septembre 1939, La France et l'Angleterre déclarent la guerre à L'Allemagne, l'Italie se joint à Hitler puis c'est Tokyo qui se joint à l'Axe du IIIème Reich. On entre dans la "Drôle de guerre "... Notre histoire peut commencer.... Je vais donc vous relater les dates importantes, les histoires palpitantes, et les instants si intenses ! En 1939, la guerre ne faisait que commencer. Elle allait durer 5 ans. 5 années durant lesquelles, l'histoire du Doubs et de la Vallée prit un tournant si différent !








lundi 21 mai 2007

Ambiance des années 40'








Affiches des années 40' : Fort de Vallorbe
Drapeau à croix gammée : Halt !
Projecteur DCA : lutte anti-aérienne
Tank allemand abandonné dans le Doubs ( photo prise à Vallorbe )
Centrale téléphonique de 1939 ( 12/39 )

dimanche 20 mai 2007

L'Hôtel d'Italie



Il est des lieux forts en histoire. On l'a vu, la maison des Cordier en faisait partie. Arrêtons nous un instant sur L'Hôtel D'Italie, vénérable refuge reconstruit en 1952. Il est là, fidèle, majestueux et calme à la fois. Situé à 8km du Brassus, côté nord-ouest, à quelques pas de la frontière avec la France occupée. En continuant tout droit, on tombe sur le Gît de l'Echelle, et en contrebas, sur la maison de Victoria. Il était dès lors tout naturel que ce refuge devienne LE refuge de transition, après la difficile montée du Gît de l'Echelle.

C'est donc ici, que durant la guerre, Fred et Anne-Marie attendaient les " déportés " enfin sauvés, en provenance de Sous le Risoux. Souvent accompagnés par Mr Meylan père, bûcheron dans la Vallée, et qui apportait aussi son aide.

Lorsque l'on prend le temps de s'y arrêter, on se sent comme envoûté par ce lieu si puissant, tant chargé d'émotions intenses !!!

Vous découvrirez au fur et à mesure plusieurs anecdotes ayant marqué ce refuge.

Enfin, grâce à la description des lieux, vous comprendrez mieux toute cette fabuleuse histoire qui ne fait que commencer..

jeudi 17 mai 2007

La maison des Cordier




Elle est là, presque sous les sapins du Risoux, la maison de Madeleine et Victoria. Elle fût si précieuse lors de la seconde guerre mondiale, prête à accueillir de jour comme de nuit, les amis Suisses ( Georgette, Fred, Anne-Marie... ) mais aussi les petits compagnons fuyant le 3ème Reich. Si les murs pouvaient parler, je crois qu'ils raconteraient des choses incroyables, à commencer par les fouilles effectuées par les officiers allemands, les dossiers compromettant que Fred ramenaient au Service des Renseignements Suisses, les Amis de passages cachés dans la grange et attendant une brèche pour s'enfuir dans le Risoux...ou encore les Juifs se reposant à l'étage, avant d'entamer l'ascencion du Gît de l'Echelle pour arriver en Suisse.




Par tout les temps, la porte était ouverte. Je l'ai retrouvée, en avril dernier, tout en bas du Risoux. Le toit rouge comme en 40, et ses sapins, mémoires du lieu. En la voyant, on ne peut que comprendre pourquoi elle fût le point de chute de tout ces personnages, bravant les interdits. Aujourd'hui, elle est toujours éloignée, mais elle ne craint plus les visites allemandes, et encore moins les bombardements de août 44...lorsque les alliés approchaient, et que les derniers allemands détruisaient tout avant leur ultime départ...

dimanche 6 mai 2007

Tickets de denrées alimentaires. Sur cette photo des coupons pour le pain.

Georgette, Jean-François et André

Georgette, c'est la bonne copine, celle qui est toujours de la partie pour aider ses Amis, passer des renseignements, ou offrir des gourmandises disparues en France : les cigarettes, le chocolat suisse, et du café. Agée d'une vingtaine d'année, cette jolie jeune femme porte de magnifiques boucles dorées, un sourir pur, et beaucoup de courage. Elle habite " Au Campe " près du Brassus, avec son frère Jean-François, qui suit des études à Lausanne pendant la guerre. Le Campe, c'est un havre de paix pour Victoria et les autres.

En 1941, Victoria rencontre Jean-François, alors que celui-ci venait tout juste de traverser le Risoux et d'arriver à "Sous le Risoux ". Puis, c'est une belle histoire d'amour qui verra le jour, mais dans une Europe trop boulversée pour le vivre pleinement. Victoria fut élevée dans une croyance absolue, ce qui n'était pas le cas de Jean-François. Il était dès lors hors de question pour la maman de Victoria, qu'elle cotoie ce personnage dans un but autre que de l'amitié pur et simple. Aux travers de nombreuses lettres d'amour, ils existent encore...
Puis, dès l'année 42, en juin , ils ne se reverront qu'en tant qu'amis, amis fidèles surement.

André, c'est le copain fidèle. Français, il tient un moulin en France près de Champagnole. Il est l'amoureux de Georgette. Toujours près à rendre service. Malheureusement, un jour tragique de 1943 verra la déportation d'André dans un camp, sans doute dénoncé pour ses agissements auprès du SR ! Là encore, la guerre a frappé. Georgette venant à peine de perdre sa maman, apprend un soir d'été qu'André ne reviendra plus. C'était un soir d'été. Victoria était assise sur des billes de bois. C'était un soir d'été et Georgette ne se doutait pas. C'était un soir d'été à "Prés Derrières"...


En photo : Georgette et André au temps de la joie et de l'amour

samedi 5 mai 2007

Frédérique Reymond dit " Fred "


Fred est un homme simple, connu de tous pour sa gentillesse, son imposante stature de sportif, son calme olympien. Dès le début de la guerre, il devient agent du SR ( Service des Renseignements ) pour la Suisse. C'est au printemps 1941, que se décide une sorte de Résistance, d'aide aux déportés Juifs de France, avec Victoria ( lire ci-dessous ) Georgette* André* Misette Jean-François et Anne-Marie Im-hof Piguet*. De l'aide, mais aussi des passages de lettres, de renseignements. Ainsi, Fred passe Le Risoux à de nombreuses reprises, avec sur lui des cigarettes, du chocolat suisse, qu'il offre à ses amis de Sous-le-Risoux... Mais si il passe ce Risoux, c'est surtout pour ramener à la Suisse de précieux renseignements sur l'ennemi, avec au retour, de pauvres clandestins, heureux de rejoindre notre pays, havre de paix. Car la France du Sud, celle appelée de "neutre"* ( voir sujet Hitler 05/07 ) envoie plus de 77'000 juifs à l'Allemagne, sous le régime de Vichy, commandé par le Général Pétain. Fred ne peut de ce fait fermer les yeux sur ces tragédies, et travaille avec Ses amis pour réduire quelque peu ces horreurs. Le 18 août 1999, il est le premier de la bande à s'en aller tout là haut, sur les sommets des hauts épicéas .... Ce fût pour Fred le seul jour ou il ne pu se lever de son lit...


Il reçu; avec Victoria Cordier et Anne-Marie Im-Hof Piguet; le 27 avril 1997 la Médaille des Justes.

Hitler, le " Fuhrer "



Avant de continuer sur la présentation des personnages principaux, ayant participé à la Résistance, il est important de s'arrêter un instant sur Adolf Hitler, responsable de cette terrible guerre mondiale. Né en 1889, Adolf Hitler ne connaît pas son père. En 1907, il se rend à Vienne afin de faire des études de peintres, qu'il ne finira pas en raison de son échec au Bac. Dès lors, il lit, et devient de plus en plus raciste. En 1929, il entre en politique, en 1933 crée le IIIème Reich, puis en 1936 déjà, signe un pacte avec Mussolini, lui permettant de créer son empire colonial en l'aidant à poursuivre sa conquête de l'Ethiopie. Petit à petit, les usines tournent à plein régime, fabricant des engins de guerre en quantités imposantes....l'approche de la guerre semble se concrétiser. En 1938, les nazis envahissent l'Autriche, et les années suivantes, la France se scinde en 2 parties, le Nord est zone occupée allemande, et le Sud zone neutre gérée par le gouvernement de Vichy ( Pétain ). Le Jura devient zone interdite ! Les camps existent déjà, car l'autre but d'Hitler ( en dehors de l'invasion mondiale ) est l'extérmination totale des Juifs, Homosexuels, handicapés moteurs/mentaux, prostituées, résistants, brefs, tout ce qui ne peut être admis dans le IIIème Reich prévu pour durer 1000 ans ! En 5 années de guerre, 60 millions de morts sont dénombrés, soit la population de Morges décimée par jour ! C'est en 1945 qu'Hitler se suicide dans son bunker, rongé par la folie....

vendredi 4 mai 2007

Un été 42


Les années 40 ! Années de terreur, de guerre, de déluge de feu et de destructions massives...
Ici, il n'en sera pas tout à fait question, car, passionné par la Résistance, et surtout par un petit groupe de jeunes gens habitant la région Vallée de Joux-Jura Français, j'ai décidé de leur rendre hommage sur ce site. Plus qu'un simple hommage, nous allons remonter ensemble le cours de l'histoire, celle situé entre 1940 et 1945. Mon but premier est de vous relater ce que de simples citoyens Suisses et Français ont réalisé pour sauver la vie de quelques malheureux, traqués à travers l'Europe blessée. Si par la suite vous ressentez de l'angoisse, de la joie, de la tristesse ou encore de la nostalgie, c'est que mon but sera dès lors atteint.

Vous découvrirez des photos, extraits de livres, témoignages, mais aussi des enquêtes actuelles afin de mieux comprendre, de mieux saisir, de mieux imaginer cette période sombre de l'histoire, ou parfois, le soleil brillait à travers les nuages sombres d'orages, trop nombreux en cette période...

Nous voici donc vers 1940, dans le Jura Franco-Suisse.....

Victoria Cordier






Victoria Cordier est née en 1919, à Sous le Risoux, dans le Doubs, à quelques km de Mouthe, le Chef-lieu. Sa maison qui porte le même nom a été le berceau de Victoria. Duraant la guerre, elle aide de nombreux déportés à traverser le Risoux pour arriver à la Vallée de Joux, loin des armées du Reich. Aidée par ces deux soeurs Madeleine et Marie-Aimée, ainsi que sa maman, très croyante. Durant la guerre, elle tombe amoureuse de Jean-François Meylan, habitant Le Campe, près du Brassus, sur sol helvétique. Leur relation fût brève et difficile, car la famille de Jean-François est athée, ce qui n'est pas le cas des Cordier. La filière prendra toute son ampleur grâce également à Anne-Marie Im-Hof Piguet, aidée par Fred Reymond, Georgette, Misette, André, Bernard et les autres.


Après un mariage, des années en Côte d'Ivoire, elle retrouve son Risoux au décès de son mari, puis se remarie. Son 2ème mari décède peu de temps après en 1997, et Victoria en 2003, le 5 juin. Dès cette date, c'est tout un chapître de l'histoire qui se referme. Ainsi, une dernière fois, Victoria a escaladé son Gît, afin de rejoindre les étoiles qui brillent intensément dans le ciel de son Risoux tant aimé.

En photo : Victoria et sa soeur Madeleine