Un film sur la Seconde Guerre mondiale a été projeté à Vallorbe
» Un film sur la Seconde Guerre mondiale a été projeté à Vallorbe. Il raconte l'exil tragique d'une famille hollandaise. Le mari arrêté à Pontarlier est mort dans les chambres à gaz, alors que sa femme et son enfant de 2 ans ont réussi à rejoindre la Cité du fer grâce au courage d'un réseau de résistance. Le bambin, aujourd'hui âgé de 65 ans, était présent pour cette première de la version française. Il a fait part de sa gratitude pour toutes les personnes qui ont permis de le sauver. «Un jour, j'ai rencontré un juif qui avait été chargé du nettoyage des chambres à gaz. Il était tellement marqué par l'horreur qu'il avait vécue qu'il était incapable de parler de son histoire. A ce moment-là, je me suis dit que je devais raconter la mienne pour ceux qui n'y arrivent pas.» Depuis cet instant, Donald Speelman, un Hollandais qui avait gagné la Suisse avec sa mère en 1942, a écrit un livre qui retrace la fuite de ses parents vers la frontière franco-helvétique. A cet endroit, son père s'est fait arrêter et il mourra quelques semaines plus tard dans une chambre à gaz. Sa mère et lui, enfant alors âgé de 2 ans, parviendront à rejoindre Vallorbe.
Succès littéraire et cinématographique Donald Speelman a aujourd'hui 65 ans. Il témoigne dans l'optique de rendre hommage à ses parents qui l'ont emmené dans leur fuite vers la Suisse. Le livre Le sac d'Eva a été vendu à 40 000 exemplaires dans son pays. Un jeune réalisateur a également tourné un film documentaire à partir de l'ouvrage et il a été diffusé sur une chaîne hollandaise il y a quelques semaines. Quelque 1,5 million de téléspectateurs l'ont regardé.
La première projection de la version française du documentaire s'est déroulée jeudi soir à Vallorbe en présence de Donald Speelman. «Etre ici, c'est montrer ma gratitude pour toutes les personnes qui m'ont aidé un jour ou l'autre dans cette région», a reconnu le rescapé.
La réalisation raconte le départ des parents depuis La Haye. Issus de bonnes familles juives, Eva et Alexandre, avec leur enfant Donald, quittent leur pays pour Pontarlier, par le train. Dans la ville française, le mari se fait arrêter dans un café. Sa femme et le petit, qui étaient à l'hôtel, apprennent la nouvelle durant la nuit quand deux militaires allemands viennent les chercher. Mais, pris d'un sentiment de pitié, ils demandent à Eva de se présenter le lendemain matin au poste de police. «Elle a dû choisir entre son mari et son fils, estime Donald Speelman. Je ne serais plus là si elle n'avait pas fui rapidement.»
Dans le café où son mari avait été appréhendé, elle est mise en relation avec Jules Galmiche, un passeur très actif dans la région qui les aidera au péril de sa vie. «Il a été l'ange gardien de ma maman», souligne Donald Speelman.
De nuit, le petit groupe rejoindra la frontière suisse près de la douane de la Petite Echelle. Eva continue ensuite toute seule pour rejoindre Vallorbe. Avec son fils, elle a passé par la suite trois années à la Maison du Mont-Pélerin.
Le sac d'Eva a le mérite de montrer avec une grande sensibilité le courage des résistants, de part et d'autre de la frontière. Au péril de leur vie, les passeurs ont permis à de nombreux juifs d'échapper aux camps de concentration.
«Les habitants de cette région ont beaucoup donné pour aider les juifs, remarque Donald Speelman. Beaucoup plus que ce qu'on peut penser.» Et le rescapé hollandais en est le témoin privilégié.
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