jeudi 25 décembre 2008

Réveillon du 24 décembre 1941

C'est Noël. A cette occasion, voici un extrait du livre de Jean-François Meylan
" Les récits du dernier témoin ".

Mes récents amis français- amis de contrebande et de passage - m'avaient conviés au Réveillon de Noël au lieu dit " Sous le Risoux ", près des lacs des Mortes. ( ... )
Nuit clandestine inoubliable ! Il y avait les amis de Champagnole : Bochy, Gisèle Bolâtre, le curé de Chapelle, les trois filles Cordier et leur mère, veuve acceuillante et discrète. Ces noms chantent dans mes souvenirs. J'ai oublié des noms, des visages, bien des détails... Mais je me souviens par lambeaux de ce souper aux chandelles. Gatule et Bochy montaient des pièces droites sur des chaises, Girardet photographiait la longue tablée. Les rires les blagues fusaient. J'ai chanté cette vieille chanson de Gilles qui " parlait de braves types un peu froids qui n'étaient pas encore Vaudois ". Et tout le monde reprenait au refrain :

Entends-tu le glouglou dans les verres
Entends-tu le joli glouglou ?
La servante n'est pas sévère
Vive la vigne de chez nous !

C'était Noël 41, raconté par Jean-François Meylan. Plus de souvenirs dans son livre, édition du Rendez-Vous

jeudi 11 décembre 2008

Les Jeunesses Hitlériennes




En 1922, Hitler crée les " Jeunesses Hitlériennes ". Le but est de former des jeunes de 14 à 18 ans, au 3ème Reich. Le maniement des armes et les méthodes antisémites passent bien avant les études scientifiques et générales. Dès 1938, à l'aube de la seconde guerre mondiale, les jeunes sont obligés de suivre " les Jeunesses Hitlériennes ". Ces "Jeunesses" sont encadrées par des gradés militaires, et sont cette fois-ci prévues pour "programmer" les jeunes à la guerre. L'antisémitisme figure parmi les études les plus enseignées. Par la même occasion, Hitler nomment les jeunes de " Ayens " : Hommes purs, blond aux yeux bleus, dévoués et fidèles à Hitler. De plus, Hitler déclare avoir besoin " d'espace vitale ". Il estime que pour que la population allemande puisse s'épanouir, il lui faut plus de place : la guerre est le moyen idéal pour se le procurer.

On sent dès 1942 que la tension monte à Sous le Risoux. Bien que les Allemands semblent particulièrement éduqués ( ce qu'indique Victoria Cordier dans son livre ), ils sont toutefois durs, mais ne ressemblent à rien aux SS. Avant de revenir sur les Noël 1941 et 1943 ( période oblige ), voici quelques clichés sur ces Jeunesses Hitlériennes. On comprends mieux, suite à cet endoctrinement, la volonté des armées allemandes, de vaincre l'Europe, chancelante durant ces terribles années.

Fanions des Jeunesses, Croix gammées lors d'un rassemblement, affiche de propagande

dimanche 9 novembre 2008

Commémoration de la "Nuit de Crystal"

L'Allemagne commémore les 70 ans de la "Nuit de Cristal"
L'Allemagne a commémoré les 70 ans de la "Nuit de Cristal", pogrom contre les Juifs qui marqua le prélude à l'Holocauste. Des cérémonies ont été organisées dans tout le pays qui connaît un renouveau du judaïsme.
Publicité Photo : Keystone
La cérémonie principale a eu lieu dans la plus grande synagogue d'Allemagne, celle de la Rykestrasse à Berlin, en présence de la chancelière Angela Merkel. Un hommage a été rendu aux victimes de la fureur nazie de la nuit du 9 novembre 1938, où furent saccagés et incendiés les biens des Juifs à travers toute l'Allemagne.

"C'est notre responsabilité de garder vivace le souvenir", a déclaré la présidente du Conseil central des Juifs d'Allemagne, qui avait six ans au moment du pogrom. Elle a exprimé l'espoir que cette journée du souvenir aiderait à raviver l'esprit de tolérance dans le pays.

L'Autriche, annexée par l'Allemagne en 1938, marquait elle aussi cette journée avec un service oecuménique catholique, protestant et grec-orthodoxe dans la Ruprechtskirche de Vienne, puis une marche silencieuse jusqu'au monument du souvenir de l'Holocauste.

A Rome, le pape Benoît XVI a dénoncé "la furie nazie" et "la persécution systématique des Juifs", appelant à ce que "de telles horreurs" ne se reproduisent plus.

Au cours de la "Nuit de cristal", environ 300 synagogues et des dizaines de milliers de commerces et de maisons appartenant à des Juifs furent endommagés ou détruits. Quelque 90 Juifs moururent dans le pogrom et 30'000 furent arrêtés puis internés dans des camps de concentration.

(ats)
Article Swisscom. 9 novembre 2008

mardi 4 novembre 2008

Attaques aériennes sur le Doubs


Nous sommes le 4 juin 1940. Les forces aériennes allemandes ( la Luftwaffe ) violeront près de 12 fois l'espace aérien suisse. Dans un même temps, la Thurgovie est bombardée, mais par les Français ! Il s'agira d'une erreur. L'aviation suisse défend becs et ongles son territoire. Bien que les combats furent peu nombreux, certains éclatèrent proche de Vallorbe. C'est le cas de celui de ce 4 juin 1940. Un avion suisse; un C-35/125; survole la Dent de Vaulion, ainsi que la Vallée de Joux. Il est 14h45, et le C-35/125 en provenance de Berne-Belp protège la frontière. Mais il est bien seul, car à 5 kilomètres plus au nord ( Entre Métabief et Pontarlier ) une douzaine d'avions allemands sont entrain de combattre contre l'aviation française. Le combat dérive en direction de Vallorbe, sans que le petit C-35/125 s'interpose.

Dans un même temps, l'alarme retentit en Suisse, car la peur de voir un combat aérien au-dessus de la région semble sérieuse. Des avions décollent de Thoune et se dirigent sur Neuchâtel. 3 avions allemands, des bimoteurs, survolent le Jura Neuchâtellois. Ont-ils volontairement violé la frontière, sont-ils perdus ? Nous en le sauront jamais.

Ainsi, malgré la neutralité suisse, des combats aériens eurent donc bien lieu au-dessus de nos têtes ! La région située entre Morez-Vallorbe-Chaux-de-Fond était certainement la plus exposée à ces dérapages.

En photos : bas de page, le fameux C-35/125

dimanche 2 novembre 2008

Affiches de la seconde guerre








La seconde guerre mondiale, a certainement permis à la réclame de prendre un essor fondamental. Certes, entre 1939 et 1945, les affiches concernaient en premier lieu la politique, l'alimentation, et la propagande. Cette période verra donc un foisonnement d'affiche, placardée dans l'obscurité, ou annoncée à grands renforts de portes-voix.
Notez que l'affiche mentionnant "Travail Famille et Patrie" est l'idée même du Général Pompidou. Il fallait pour lui, remplacer le slogan "Liberté, Egalité et Fraternité ", et ce, afin de reprendre un pays en pleine débâcle.

mardi 28 octobre 2008

Les camps de concentration

Pendant que Victoria, Jean-François, Fred, et toute l'équipe s'acharne à venir en aide aux déportés, ils ignorent; comme beaucoup d'autres; la tragédie qui se joue en Allemagne. Une horreur que personne n'aurait pu imaginer...jusqu'à ce que les Américains découvrent ces camps de la mort dès la fin 44.

C'est don à partir de 1933, que les "impures" sont "parqués" dans les "Konsentrationslager" ( camp de concentration ). Le premier sera le plus connu : Dachau, dès septembre 33. Les homosexuels, les mendiants, les pauvres, les Juifs, les prostituées nuisent aux projets de Hitler : Celui du III Reich, censé durer 1000 ans, et dont seule la race pure serait acceptée. Dès 1935, les camps se multiplient, en même temps que l'odeur d'une nouvelle guerre réapparaît en Europe. Les SS* seront responsables de ces camps, ou la survie sera toujours plus difficile. On doit la création à Göring*. Les camps sont identiques. Le centre des camps est le lieu de "vie", les détenus porteurs de l'habit à lignes y vivent dans des conditions déplorables. Saleté, insalubrité, froid. Sur la périphérie, les miradors surveillent. Les barbelés empêchent toutes fuites. Le début de la guerre augmente sensiblement les effectifs des camps, car les prisonniers de guerre remplissent aussi les rangs. Les SS détiennent plus de mains d'oeuvre, et il va de soi, leur richesse grandit chaque jour. Arrivent alors les appels interminables sous la neige, le gel. Les maladies comme le Typhus, le choléra. Les exécutions les coups et les tortures sont fréquents. Les tests médicaux sont créés. On opère sans anesthésie, on contrôle la résistance au froid...les cris résonnent toujours, selon les témoins de ces scènes monstrueuses !

Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement de Vichy crée des camps français. ceux de Gurs ( voir la Filière**, A-M. Im-Hof Piguet ) Vernet ou Argelès réceptionnent les "indésirables" de Vichy. Les communistes Espagnoles côtoient ainsi les anti-nazistes Allemands ou Autrichien. Les enfants de moins de 16 ans sont quant à eux réunis dans de vieilles bâtisses, à l'image de Montluel** ou la Hille**. Malgré leur présence en France, tous craignent une déportation imminente ! En 1942, Vichy décide de "donner" ses Juifs détenus en France à l'Allemagne. Ils seront près de 77'000 a être déportés durant la période 41-44.

* les SS : Ils apparaissent dès 1923. Göring crée une unité de sauvegarde de Hitler. En 1925, elle s'appellera "Schutzstaffel" soit SS en abrégé. Ce joint vers 1942 la "Waffen SS". Il s'agira de la pire version des SS. Totalement endoctrinés, ses 500'000 SS ( en provenance de 17 nations !!! ) reçoivent un entraînement particulièrement dur. Ils sont de corpulence grande, mince, et robuste. Ils sont l'image même du III Reich d'Hitler. Selon eux, ils forment une élite totalement nouvelle, une élite de l'humanité. Ce qui provoquera des drames tels que "Oradour sur Glâne" le 10 juin 1944 ( voir Oradour dans ce blog ).

* Göring Hermann : Fidèle ami de Hitler, c'est à lui que la seconde guerre mondiale doit les camps, et la Gestapo. Il se rend en 1945 aux Américains. Et se suicide en échappant à la sentence du procès de Nuremberg

mercredi 8 octobre 2008

Eté 1943

La mobilisation Suisse a "ôté" de la vie active près de 440'000 hommes, dès 1939, puis, l'effectif redescendit à 175'000 dès février 1940. L'absence de nourriture oblige la Suisse a créer de nouveaux terrains pour l'agriculture ( plan Wahlen ), c'est ainsi que naissent à travers les grandes villes de Lausanne, Bâle, Zurich ou encore Genève, des champs de patates ou de salades, là ou auparavant, les fans de football venait boire un pot devant le match. On repeint les bordures de trottoirs en blanc, pour éviter les chutes suite à l'obscurcissement. Femmes et enfants s'attellent donc à leur nouvelle tâche. Tâche qui restera en vigueur jusqu'à 1945.

Pendant ce temps là, à "Sous-le-Risoux" l'agitation augmente. La suppression de la ligne de démarcation amplifie les demandes d'informations. Si bien que de nombreuses lettres secrètes, ou codées arrivèrent en Suisse, pour rejoindre Londres ( voir texte sur Michel Hollard, septembre 08 ). Le cheminement se devait d'être rapide et efficace. C'est donc dès 1943 que Victoria Cordier allait devenir un "agent de liaison" entre les 2 pays, la France et la Suisse. Comme elle le disait toujours :

"
Il valait mieux ne jamais, jamais en parler à personne, Il fallait rester le plus discret possible !
"

Si bien que les nombreuses informations concernaient les bombardements des usines d'acier, et de constructions automobiles, ou d'armement. La vie de Victoria devenait trépidante, de l'été 43 à celui de 44. Les voyages étaient nombreux, et reliaient les villes de Paris, Lyon, Dijon, Lausanne et Genève.

Risoux secret et majestueux, tu étais à ce moment là une grande voie internationale, ah si les rochers pouvaient raconter ce qu'ils ont vu, et les sapins ce qu'ils ont abrité !


Pour permettre le passage de denrées, ou messages, une petite boîte en fer gardait sous de grosses racines, nos courriers. Georgette, toujours fidèle venait chercher les pauvres déportés à l'Hôtel d'Italie, et répondait toujours présente. La fin d'année 43 fut intense pour tout ce petit monde qui oeuvrait, telles des fourmis, au sauvetage et à l'information.

lundi 6 octobre 2008

Quelques clichés régionaux


Gardes locales, mettant en place des barrages routiers, au large du Day

Depuis l'occupation du Doubs et du Jura par les Allemands en 1940, les Suisses distinguent le drapeau Nazi de près, comme sur ce cliché pris au Locle, de l'autre côté du tunnel de la Vierge

1944, l'aviation suisse défend ses terres, elle prend en chasse un Junker 52 allemand. Bilan 5 morts. On voit ici un avion américain secondé par un Suisse au-dessus de Baulmes ( environ de Sainte-Croix ) lieu de l'attaque.

Vallorbe a sans doute été la première ville Suisse a découvrir la fameuse Jeep Willis. C'était en 1944. Les Jeeps font alors sensation !

La guerre, ne serait pas tout à fait pareille sans ses milliers de clichés pris tout autour du monde. Certes, la plupart sont difficiles à observer. Je vous propose 4 clichés, pris entre 1941 et 1943, dans la région Vaudoise, plus précisément entre Vallorbe et Le Locle.

dimanche 28 septembre 2008

Le réseau " AGIR "


Pas loin de la Suisse, sur sol Français, se trouve l'auberge du " Vieux Châteleu ", proche de Morteau. Je suis tombé dessus un peu par hasard, lors d'une sortie de vieilles Renault 4CV, c'était cet été. A l'entrée était posée cette pancarte ( voir photo ). JE me trouvais donc dans l'auberge, ou le réseau de Michel Hollard vit le jour, durant la seconde guerre mondiale ! Michel Hollard, résistant qui, durant l'année 1943, découvrit l'horreur absolue que préparait le Führer : Les missiles V1 et V2, prêt à détruire Londres. Grâce à son réseau, Michel Hollard avertit les autorités anglaises via l'ambassade anglaise située à Berne, que la ville de Londres allait être totalement ravagée.

Mais auparavant, c'est une véritable enquête que Michel va organiser : nombreuses prises de vues des sites prévus pour le lancement de ces missiles à réaction, types de construction, modes opératoires et dates de lancement ! Michel n'hésite pas non plus à se faire engager comme ouvrier au sein même des Allemands, afin d'avoir le plus d'informations possibles !

C'est le 22 décembre 1943, que les rampes de lancement furent bombardées, quelques jours seulement avant que leur mission fut déclenchée ! Londres fût sauvée du cataclysme. Mais le sort de Michel va se montrer effroyable : dénnoncé, puis arrêté par la police allemande, il fût déporté, puis transférer à fond de cale dans un navire prévu pour couler, avant d'être sauvé, dans un état proche de la mort.

dimanche 14 septembre 2008

Séance de dédicaces, à l'occasion de la sortie du livre : " Le dernier Témoin "



C'est hier, à la Vallée de Joux; au Sentier; que Jean-François Meylan, auteur du livre " Le dernier témoin " dédicacait cet ouvrage, lié aux événements de la seconde guerre mondiale ( voir article ci-dessous ). On y découvre les événements racontés par Jean-François, avec une vision différente de celle des livres précédents : "Fred" de Daniel Capt, "Ce que je n'oublierai jamais" de Victoria Cordier, et "La Filière" de Anne-Marie Im-Hof Piguet.

Le voici accompagné de Claude Karlen et Françoise Reymond, fille de Fred et Lillette Reymond

( Merci à Gérard pour ces documents )

mardi 9 septembre 2008

Comment passer le mur du Risoux ?

Cette question, Anne-Marie a cherché longtemps le moyen d'y répondre. Comment atteindre la "zone interdite" depuis le sud de la France, avec des enfants sans papiers, qui plus est Juifs, sans se faire remarquer ? La situation des "grands" au Château de la Hille, proche de Toulouse, n'évolue guère. Même si des périodes calmes succédaient à d'autres plus animées, il ne fallait pas pour autant oublier que la France était en guerre, et que l'avenir des enfants restait très sombre, face à l'occupation.

Quelque temps avant la mise en service de la " filière ", un drame s'était joué au château. Un groupe d'enfants décide de rejoindre l'Espagne, estimant ainsi être en lieu sûr ( alors que dans ce même temps, de nombreux Juifs Espagnoles étaient refoulés à la frontière Française, afin d'être utilisés comme monnaie d'échange dans le régime de Vichy. La France, en "donnant des Juifs" aux Allemands, se voyait partiellement protégée... ). Sur les 4 enfants, seul l'un d'entre-eux revint en France après la guerre. Le petit groupe avait malheureusement fait confiance à de faux passeurs peu scrupuleux !

Dès lors, la filière doit être inaugurée au plus vite ! Anne-Marie, teste le parcours reliant Toulouse au Brassus, sans encombres.

Anne-Marie écrit : "
Nos pas résonnent, avec désinvolture nous traversons la rue principale ( Chapelle des Bois ). La sentinelle allemande postée sur la place, fusil à l'épaule, nous regarde de ses gros yeux bleus, ne demande rien, ne fait pas un geste, tourne lentement la tête pour suivre longuement nos silhouettes sur la route blanche. Nous sortons à l'ouest du village. Le moment crucial approche. La route forme la limite en la zone interdite, ou personne n'a le droit de mettre le pied. S'il le fait, il devient le gibier sur lequel on tire. Un fil barbelé marque la transition "


Ce n'est que plutard dans la journée, suivant le soleil comme guide pour grimper au sommet du Gy, que Anne-MArie ne connaît pas encore, qu'elle rejoindra la borne 176, lui indiquant enfin la terre d'asile future : la Suisse. Dès ce jour, Anne-Marie va se rapprochez du petit groupe d'intrépide que vous connaissez déjà : Georgette, Fred, Jean-François....

Le plan d'élaboration des passages des " Grands " de la Hille est en cours. 3 semaines exaltantes, et voilà qu'elle refrancît le mur. Les voyages vont pouvoir débuter...non sans risques !

dimanche 7 septembre 2008

Le dernier témoin


Le livre tant attendu est enfin sorti ! Voici la copie de cette nouvelle, envoyée par mon contact à Mouthe : Gérard.



Après "Ce que je n'oublierai jamais, Sous-le Risoux"," la Filière", "Fred", c'est avec un mois bon mois d'avance que le livre "les récits du dernier témoin" de Jean François Meylan aux éditions du Rendez-Vous (Claude Karlen), est sorti. J'ai eu la chance de le découvrir avec ce dernier et profite de ce mail pour vous signaler que Jean-François Meylan sera exceptionnellement présent samedi 13 septembre à la bibliothèque du Sentier (en face du Temple), à l'occasion de la sortie du livre, de 10h à12h et 14h30 à 16h. Venez nombreux le rencontrer, vous y croiserez forcément des gens qui ont les mêmes centres d'intèrêts que vous et avec qui vous pourrez partager... cet ouvrage que j'ai à peine parcouru est d'après son éditeur dans la droite ligne des 3 autres et s'inscrit même dans leur complémentarité. D'après Claude, "tout se recoupe, tout s'explique"... Pour info, des livres seront en vente prochainement sur France aux endroits habituels (Chapelle, Foncine, peut-être Pontarlier etc...liste non exhaustive)! Soyez patients ou venez samedi ou encore contactez Claude Karlen (depuis la France au 00 41 21 845 66 01). A bientôt et réjouissons-nous qu'il y ait une pierre de plus à l'Edifice...

Ce livre, devrait répondre à beaucoup de questions encore restées ouvertes. Malgré de nombreux récits; Victoria Cordier et sa soeur Madeleine, Anne-Marie Im-Hof Piguet, Fred Reymond; il manquait encore à l'appel celui de Jean-François Meylan, petit ami d'alors de Victoria. Selon mes informations, Jean-François revient donc sur cette douloureuse période de 1939-1945 et répond aux questions laissées sans réponses. Il donne aussi sa version des faits, et nous permettra enfin de voir plus clair sur cette sombre période mondiale.
Dans l'attente de le lire, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bonne lecture !



En photo : Claude Karlen et son livre

lundi 18 août 2008

A la recherche du passé d'Anita

Voici des nouvelles récentes d' " Anita ", mon amie rencontrée grâce à ce site. Souvenez-vous, Anita ( dont quelques lettres sont parues sur ce blog ) est entrée en contact avec moi, après avoir découvert la présence du réseau de Victoria et Fred, sans oublier également Anne-Marie. Anita, née en 1942 ne sait rien, ou presque rien sur son passé, vécu dans le Jura et le Doubs. Grâce à certains fidèles de ce site, voilà ce qu'elle a pu découvrir. Enfin, sa venue dans le Doubs cet automne, devrait être l'occasion pour moi, de mieux comprendre cette sombre période de guerre, et de pouvoir, je l'espère, l'aider dans ces démarches.

" Bonjour Hansel,

Comment te remercier... pardonne-moi de ne pas l'avoir fait plus tôt ! Mais comme je te l'ai déjà dit lorsqu'il s'agit de moi, je bloque. Alors, j'ai rassemblé toute mon énergie pour appeler Mr MALFROY le soir même, nous avons eu une longue conversation au cours de laquelle il m'a parlé du livre édité par la fille de Victoria CORDIER contenant des noms de personnes et d'enfants, il m'a donc conseillé de m'adresser à l'imprimeur Mr VANDELLE. Celui-ci doit m'envoyer par mail l'adresse de la fille de Victoria afin qu'elle donne son accord pour que je puisse avoir ces listes de noms. J'attends le mail. Il m'a donné les coordonnées de Mme RAYMOND Roxane que j'ai contactée. Ces parents sont arrivés à Pontarlier en 1947. Toutefois, cette personne a été particulièrement attentive et gentille et va mettre en oeuvre des recherches auprès de personnes qu'elles connaît notamment du côté de l'Eglise catholique et protestante, son mari étant protestant. Elle contactera aussi d'anciens Pontissaliens. Sa gentillesse m'a particulièrement touchée. Mr Malfroy n'a rien pu me dire sur Melle Angèle LAITHIER, directrice de la Croix Rouge à l'époque et Me PAILLARD si ce n'est qu'il se souvenait d'eux et qu'ils étaient décédés.
Le contact le plus intéressant est avec Mr GUIREAU Conservateur du Musée de Pontarlier qui bien informé sur cette époque et connaissant la responsable des Archives Municipales de Pontarlier va m'aider pour avoir des infos notamment les listes d'enfants cachés. Il m'a donné moultes infos intéressantes à exploiter et surtout une information qui m'a interpellée concernant mon placement dans une famille protestante. C'est un point qui m'a toujours intrigué. Il m'a appris que sur cette zône interdite le placement le plus sûr pour cacher un enfant et qu'il soit en sécurité était de la placer dans une famille suisse. Or, les Suisses étaient pour la plupart protestants. Mon père est né à Délémont, ma mère à Fleurier. Mon père était devenu français mais il paraît que l'on ne perd jamais la nationalité suisse. En inquiétant une famille suisse sur la fontière, les Allemands auraient déclanché un incident diplomatique avec un pays neutre ce qu'ils ne voulaient absolument pas. Cette information me booste pour relancer mes recherches dans la direction d'enfant cachée.
(...)
Tu écris :
"Un historien qui connait les prénoms que tu m'as fournis" peux-tu préciser ?...
Merci de ton aide, je suis très bousculée, j'aimerais encore essayer de joindre quelques personnes ! Je te tiens au courant bien sûr, tu as je crois mon adresse de vacances.
(...)
Je pense bien à toi et suis très touchée par toute cette attention, cette aide... cette amitié.
A bientôt Hansel, je t'embrasse affectueusement.

lundi 11 août 2008

Entretien avec Jean-François Meylan

Bonjour tous ! Les vacances touchant à leur fin, le site peut reprendre la route : Vive la Rentrée !!
Pour l'occasion, voici le lien au site permettant de suivre l'entretien avec Jean-François Meylan. Ce film a été tourné en janvier 2008. Il n'est qu'une infime partie de l'entretien, plus complet, que "Tv Bourdo-net" paufine à présent.

Enfin, suite à des problèmes d'ordre technique, il n'est pas possible de publier le film directement ici, c'est pourquoi il vous suffit juste de cliquer ci-dessus :

http://www.tvbourdo.net/archives.php?rubrique=contrebandiers_risoux&id=16012008cr&flux=512

Bon film à tous !

mardi 8 juillet 2008

Jean-François Meylan : ma rencontre avec Victoria

Le 5 septembre 1941, Jean-François Meylan rencontre Victoria Cordier, lors de son premier passage en France ocuppée. Il découvre le "Gy de l'Echelle", appelé à présent "Gy de la Vierge". Ce passage le plus bref, le mieux caché restera inconnu des allemands jusqu'au 10 septembre 1943, date de l'arrestation de Georgette, la soeur de Jean-François.

Découvrez d'ici quelques jours, une vidéo de 10 minutes " Entretiens avec Jean-François Meylan". Durant cet entretien, vous aurez l'occasion de découvrir le début des maillons manquants, dictés par le dernier témoin !

lundi 30 juin 2008

Tout prochainement, la suite des histoires

Reprises des histoires, qui reprendront à partir de 1942 !

Anita

Après la journée d'hier, et lors de discussions avec certains des organisateurs au sujet d'Anita*, il me semble important de diffuser le 1er message reçu, celui d'une femme recherchant son passé. Cette mesure est exceptionnelle, et j'espère qu'elle permettra à Anita* d'en savoir plus sur sa jeunesse. Dans un soucis d'anonymat, le prénom est fictif, et il va de soi, que pour recevoir des informations supplémentaires, ces dernières se feront de manières personnelles. J'espère ainsi contribuer aux recherches de cette femme avec qui j'ai sympathisé, par le biais de ce site. Enfin, je vous informe que d'autres personnes m'ont contactées sur le même sujet.

"Bonjour Anthony,

***l'homme du Risoux... m'autorisez-vous à vous appeler aussi comme vos amis de la montagne ? ( ***mon surnom ne figure pas sur cette copie. )
Merci pour votre mail, comme vous je ne peux répondre immédiatement à chaque courrier et c'est très bien que nous puissions le faire chacun à notre rythme.
Je viens de relire vos mails et je me rends compte qu'en quelques échanges vous m'avez apporté une masse d'informations sur cette face de mes recherches que je n'avais pas explorée : la résistance dans le Haut-Doubs. Je tournais en rond sur la région de Besançon avant d'apprendre qu'une filière de placements d'enfants cachés existait dans la région de Pontarlier.
Je devais continuer des activités de consultante informatique pendant ma retraite et je me rends compte que mon activité première, et probablement presqu'à plein temps, va se construire autour de ces recherches. En tout cas, c'est ce que tous ces contacts possibles et les démarches entreprises me laissent penser.
Pour l'instant, je crois qu'il me faut prendre le temps de synthétiser tout ce que je possède pour établir une chronologie et une concordance entre les documents que je possède et les évènements. Ce point me permettra de pouvoir aborder mes interlocuteurs avec plus d'efficacité dans le choix de mes questions.
Je vais donc lire, étudier toutes ces infos, interroger tous ces gens passionnants que vous connaissez et probablement aussi vous mettre à contribution quelquefois pour complèter le tout.
Quels livres a écrit à ce jour Mr Kernen, ces ouvrages peuvent-ils m'aider ? Où sont-ils éditer ? Et surtout pouvez vous me donner d'autres précisions sur ce notaire Me FALCOZ : prénom, où exerçait-il, comment trouver des informations sur ses activités ? Existe-t-il des "fiches", des documents consultables dans les archives officiciels ou chez des particuliers. Je sais que certaines fiches d'identification ont été enterrées dans des jardins. Ces fiches contenaient qu'une partie d'informations avec un élément de liaison avec d'autres fiches en possession d'autres résistants, je crois qu'il existait comme ça trois exemplaires de fiches. J'aimerais également définir l'implication des églises catholiques et protestantes notamment dans le placement des enfants. Et puis est-ce que les noms suivants : Me Auguste PAILLARD de Pontarlier, Melle Anne-Marie LAITHIER présidente de la Croix Rouge à Pontarlier évoquent quelquechose que ce soit en positif ou en négatif.
Ce sont certes des questions que je poserai moi-même, mais il me semble que vous avez beaucoup de connaissances sur cette période, alors sait-on jamais ?
Pardonnez-moi ce long mail, je ne voudrais pas abuser j'espère en tout cas que vous oserez me le dire simplement.
Je rêve de pouvoir me promener dans nos forêts sous la neige... de goûter à cette qualité de silence que seul offre un paysage de neige... de pouvoir retrouver ce sentiment de plénitude et de sérénité que l'on ressent au milieu des sapins chargés de neige se découpant sur un ciel d'un bleu aussi pur que l'air qu'on respire ! Ici, je suis gâtée, j'ai au moins le feu de cheminée et dans la région parisienne c'est un vrai luxe !

Bon courage pour cette fin d'année, Anthony et à bientôt sûrement."

Enfin, d'autres mails me sont parvenus, sur demande, ils peuvent être reçus, toujours sous couvert d'anonymat. Bien entendu, si des recherches s'avèrent positives, ou en cas de demandes de renseignements auprès d'Anita*, je transmettrai l'adresse mail, aux personnes que je connais uniquement.

Anita, je souhaiteque cette démarche puisse vous aider.

Propagande Française. 1943



C'est tout à fait par hasard que j'ai pu lire ce livre durant mes vacances dans le sud. Un livre datant de 1943 et édité par le régime de Vichy. Tout à fait choquant, et particulièrement agressif envers le peuple juif, j'ai pu constater quels étaient les moyens employés par la propagande, afin de déporter les Juifs. Je me permets de dévoiler une page, mais ATTENTION, ceci dans l'unique but de mieux comprendre ce que le régime de Vichy fût capable de faire. Il n'est pas question ici, de choquer qui que ce soit, mon seul désire étant l'information.

Pour agrandir la photo, cliquez dessus.

dimanche 29 juin 2008

1ère Rando des Passeurs


Le petit carnet -passeport, excellent souvenirs de cette journée mémorable

La borne à la fleur de Lys, qui protège la frontière derrière le Rendez-Vous des Sages

La fameuse boîtes aux lettres ( info 1ère page du site )


"Sous le risoux"...c'est par là que tout à commencé

Eglise de Chapelle des Bois

Le Rendez vous des Sages


La Fessette, fameuse cache creusée naturellement dans le Risoux, et utilisée par les passeurs et contrebandiers

Lors de mon arrivée sur le parking improvisé de la ferme de Nondance, j'ai pu déjà en tirer une conclusion : cette journée sera un franc succès ! Pas moins de 350 marcheurs ont répondu présent à l'appel de la toute nouvelle association franco-suisse : Le mur aux fleurs de Lys, née tout juste il y a 2 mois.

L'organisation tout à fait impressionnante et remarquable a permis à tout un chacun de profiter d'une journée véritablement parfaite ! Parking fléché, tracés indiqués de manières professionnelles, informations didactiques de qualité : l'information fût travaillée avec soin. Pour le départ, 3 possibilités de parcours : le A pour 25km, le B pour les 15km, et le petit parcours familial de 7km, tous valable au prix modique de 5 euros. Les participants se sont vus remettre un petit passeport contenant les cartes, anecdotes, et informations utiles générales, rien n'a été oublié !!

Je prends mon petit livret, et gagne le village de Chapelle des Bois, accompagné d'un ami, curieux de voir cette fameuse organisation. De là, après le passage obligé devant l'église de Chapelle, construite en 1634. Le chemin continue en direction du Risoux. Nous passons devant la croix du " cimetière des pestiférés ", et nous grimpons alors la rampe du Gy de l'échelle. Le litre d'eau conseillé par l'association est le bienvenu. Puis, durant toute la marche, nous profitons de lire les précieuses indications apposées proche des lieux importants, tels que : le Chalet Capt, le Rendez-Vous des Sages, et le mur aux fleurs de Lys.Au gré du parcours, nous croisons des familles, des amis, ou des marcheurs solitaires, avec qui nous partageons nos connaissances du terrain. Le passage par le Rendez-vous des Sages est très apprécié grâce à la distribution d'eau fraîche.

L'ambiance générale est garantie. Un stand achalandé est prit d'assaut, et les précieux livres trouvent preneurs. La présence de Daniel Capt est presque magique ! Christian tient le stand, je profite également pour rencontrer certains lecteurs de ce site, sans qui cette journée ne serait rien : ainsi mes remerciements vont à François, David Christian Bernard Daniel, et cette liste n'est pas complète, elle sera certainement adaptée par Chrisitan!!!

Enfin, je tiens à signaler la qualité des panneaux indicateurs sur le parcours, ainsi que sur le lieu même de Nondance, ou même une projection était prévue. A noter également la distribution gratuite de 2 boissons !

Pour toutes demandes d'informations ou d'adhésion vous pouvez contacter :

" Le mur aux fleurs de Lys "
Mairie
2 rue Principale
25240 Chapelle des Bois

mercredi 7 mai 2008

Association la Fleur de Lys / Grande journée découverte



Que vous soyez ici grâce au Journal de Vallorbe, ou parce que vous êtes un passioné d'histoire dans cette splendide région, ne manquez pas la journée du 29 juin !!!

La toute nouvelle association " La Fleur de Lys ", dont fait partie mon contact
" Gérard ", a organisé une journée qui doit déjà s'inscrire parmi LA journée de l'année 08' . Je ne peux que vous inviter a y participer !! Voici en partie le mail reçu de Gérard, en ce mercredi 7 mai.

Modification au 2 juin, selon demande :

www.chapelledesbois.com

Vous trouverez en haut à gauche, le menu de cette journée.


..."la journée du dimanche 29 juin, départ à chapelle des bois dès 8 h ferme de nondance avec sac à dos et pic-nic perso + "passeport" remis à chaque participant direction l'église, cimetière des pestiférés, la madone, sous le risoux, le gy de l'échelle (équipé et sécurisé pour l'occasion), borne du coin, hotel d'italie, le chalet capt et la glacière du risoux, la thomassette, le rvs avec fendant et tamponnage des passeports par la "douane" en habit d'époque (par françoise reymond et bernard b.), descente du chemin à fred, chez buffard et retour à ferme de nondance. Ca c'est le grand parcours de 25 km..., il y en aura un autre de 15 km et aussi un tout petit qui ne montera pas dans le risoux . A chaque endroit à connotation historique repèrée dans le passeport, il y aura une fiche explicative du lieu et des anecdotes qui l'accompagnent et puis bien sûr les parcours seront balisés (propre en ordre...)."

Bien entendu, "souslerisoux" sera présent, et vous pourrez découvrir le récit et les photos dès le 30 juin. D'autres infos seront publiées, nottamment en ce qui concerne cette fameuse " fleur de Lys "

mardi 29 avril 2008

La guerre dans le reste du monde

Sur toute la planète, la guerre fait rage. Des milliers de déportés, des bombardements, des raids aériens....
Chronologie des événements des années 1941 et 1942 sur la planète :


Pour l'année 1941

- 24 mars, l'Afrikakorps vient soutenir les troupes italiennes en Libye
- 6 avril, la Wehrmarcht envahit la Yougoslavie et la Grèce
- 20 mai, première attaque aéroportée menée par les Allemands sur la Crète
- 22 juin, Hilter se retourne contre Staline : Opération Barbarossa
- 12 juillet, l'URSS et l'Angleterre signent un traité, elles doivent se porter assistance en cas de danger
- 8 septembre, Leningrad est encerclée
- 4 décembre, les Allemands, devant Moscou, sont arrêtés
- 7 décembre, le Japon attaque par surprise l'Amérique, par un bombardement à Pearl-Harbor
- 11 décembre, l'Allemagne déclare la guerre à l'Italie

Pour l'année 1942

- entre janvier et mai, les Japonnais gagnent au-dessus du Pacifique
- du 4 au 7 juin, bataille de Midway
- 7 août, débarquement des Américains à Guadalcanal, dans le Pacifique, après 5 mois de défaites
- 1er septembre, début de la bataille de Stalingrad
- et en novembre, les forces alliées débarquent en Afrique du nord, la France est totalement occupée par les Allemands.

vendredi 25 avril 2008

Les camps provisoires





Durant le régime de Vichy, des camps provisoires sont donc créés. Ils permettent à des malheureux de venir y passer du temps, ils y reçoivent des soins de la Croix-rouge française, et du Cartel Suisse ( Nom de la Croix rouge suisse en 40 ). Des milliers de Juifs Hollandais, Espagnols ou Polonais sont " parqués " dans des dizaines de bâtiment construits en bois, et aux toits de tôle. L'état d'hygiène est désastreux. Et dès le fameux mois de juin 1942, les policiers français viennent surveiller ces camps. Ceux de Rievsaltes et Gurs notamment. Des hommes arrivent. Ils tiennent des listes dans les mains. Il longent les bâtisses en criant des noms, des centaines de noms. Alors, des files se forment. Des malades, des aveugles, des gens au bout de l'agonie doivent se rendre dans un entrepôts, ou des autobus et des camions attendent leur sinistre marchandise. Les pleurs, les cris déchirent le silence du camp de Gurs en été 42. Ailleurs, dans toute la France, c'est le même scénario. On réveille les gens la nuit, on les extirpe de leur sommeil, on arrache les parents des bras de leurs enfants. Dans le camp de Gurs, les départs se succèdent. La peur atroce pousse les pauvres habitants à se cacher partout : dans les champs, sous les toits, et même dans les trous servant de WC....
Quand certaines personnes ne peuvent prendre la route, elles sont remplacées. Les agents n'ont que faire des gens, c'est la quantité qui est importante !
Au fur et à mesure, les adultes disparaissent et les enfants se retrouvent orphelins. Mais les départs pour la Suisse s'organisent. Voici quelques photos d'Anne-Marie durant l'été 42. Ces photos sont prises dans le château de la Hille, ou la Croix-Rouge Suisse secours aux enfants recueille les jeunes, âgés jusqu'à 16 ans. Après cet âge, ils seront censés quitter le camp, pour rejoindre la Pologne ou l'Allemagne. Le château de la Hille fut épargné par la sauvagerie humaine, et les conditions étaient correctes.

jeudi 24 avril 2008

La filière d'Anne-Marie, les raisons de ce magnifique élan de solidarité





Pour mieux comprendre ce qui a poussé Anne-Marie a organiser la filière; de 1942 à 1943; il faut remonter à juin 1940. Après la "drôle de guerre", les Allemands envahissent le nord de la France. Le Général Pétain crée le " régime de Vichy ", et signe l'armistice avec l'Occupant. Pétain, qui sent la France se détériorer, alors que 8 à 12 millions de Français ont tout perdus soit le quart des habitants de la péninsule, organise un horrible échange. Les Juifs d'origine française, et même étrangère, sont interdits de travail. Les restaurants, les gares, la rue est interdite à ces-derniers. Des affiches poussent un peu partout en France " Juifs mals venus ICI " scandent les vitrines.
Dans un même temps, des camps sont créer, afin de réceptionner les malheureux, qui d'une manière ou d'une autre, seront envoyés en Allemagne dès leur majorité atteinte. Les camps sont surveillés par des gendarmes français. Il y a le Château de la Hille, Montluel, et Rivesaltes.

En juin 42, Anne-Marie, envoyée par la Croix-Rouge Suisse secours aux Enfants, se rend à Montluel, et découvre l'inimaginable. Situé à 22 km de Lyon, le Château regorge d'enfants, nourris avec de l'eau chaude au petit-déjeuner, toujours de l'eau, mais avec des carottes ou de la rhubarbe à midi, et un peu de pain le soir. Ils n'ont que la peau sur les os. Les installations sanitaires ne sont que de vulgaires trous creusés à même le sol. la dysenterie est partout. Les gendarmes récupèrent les denrées ( que l'on pouvait recevoir grâce à des coupons ). Dans la même période, la France s'engage à envoyer 7000 Juifs à l'Allemagne, contre trois fois moins de prisonniers français. Les séparations des familles est insoutenable. Les mamans crient de désespoir, les bagages sont jetés, pillés. La maladie cause le décès de centaines de personnes, les conditions sont affreuses, les rats, les punaises, les cafards sont partout !

Anne-Marie est choquée par ce qu'elle n'aurait jamais imaginé. Dès lors, elle essaie d'amener en Suisse, via notre célèbre Risoux, et grâce à Victoria Fred Georgette et Madeleine les enfants Juifs, sans parents, sans souvenirs, sans rien. Sauf de faux papiers. La France est déchirée. C'est surtout en 1943 que les soeurs Cordier auront le plus à faire. Nous ne sommes qu'en 42, la guerre va durer encore 3 ans. Le régime de Vichy, sous la Direction de Pétain, s'écroulera bien plutard. Anne-Marie n'acceptera jamais que ce régime puisse avoir lieu, et c'est bien à cause de lui, que la filière sera organisée, pour aider les déportés, et faire front envers l'horreur que le régime de Vichy acceptait, et prévoyait.

Nous verrons donc, plutard, dans le détails, ces voyages incroyables, à travers une France traquée par l'ennemi.

lundi 14 avril 2008

Les déportés sauvés à l'Hôtel d'Italie

Bien que ce blog ne touche pas du tout à sa fin, et suite à de nombreuses demandes mails, voici la liste des déportés sauvés grâce à Mme Anne-Marie Im-Hof Piguet et les soeurs Cordier, durant la période de septembre 1943 à mai 1944. Ces personnes, ont gravi le Pas de L'échelle en compagnie de Victoria Cordier. Après la dure ascension, une pause bienvenue était organisée dans le refuge de l'Hôtel d'Italie. Les photos de ce refuge diffusée dans ce blog, présente l'Hôtel d'Italie dans sa phase de reconstruction datant des années 50'. L'ancien, comportait qu'un niveau. Le nouveau a été reconstruit au même endroit. D'ici le 18-19 avril, des photos de l'original seront diffusées ici-même.

Nussbaum Adolphe- Allemagne
Joseph Inge- Darmstadt
Moser Edith- Hanovre
Kamlet Manfred- Berlin
Goldapper Edith- Vienne
Schragenheimer Inge- Cologne
Schlesinger Flora- Vienne ( cuisinière de la Colonie de la Hille )
Schlesinger Paul- Vienne ( fils de Flora )
Kamlet Walter- Berlin

Cette liste est éditée sur une plaque commémorative posée sur le refuge de l'Hôtel d'Italie, Elle est l'initiative de Mr Capt.
Pour toutes autres demandes, n'hésitez pas à me contacter.

Même dans le train, les murs ont des oreilles

Souvenez-vous : Fred travaille en tant qu'agent de renseignements. Il a créé son réseau, et parcourt le Risoux afin de réceptionner des informations en provenance de la France. Il sauve également des Juifs via le réseau d'Anne-Marie. Sa connaissance du Risoux fait de lui un homme sûr et efficace, au service de la Suisse... Jusqu'à ce jour d'octobre 43, rien ne semble l'arrêter !...

Nous sommes à la gare de Lausanne, en ce jour d'octobre 1943. Le train régional vient de partir pour Vallorbe. Les wagons sont pleins. La pénuries de gasoil oblige la population a emprunter le train plus que d'habitude. A l'intérieur, on lit la gazette de Lausanne, on se tient au courant des nouvelles de la guerre, ou on regarde le paysage. Mais dans un wagon, un homme semble parler plus fort que les autres, ce qui n'arrangera pas Fred par la suite.
Cet homme fort bien habillé, annonce être de passage en Suisse pour affaire. Hors, comme nous l'avons vu ci-dessous, le tunnel du Mont d'Or fût dynamité par les français, et la douane ne laisse passer des gens qu'au compte-goutte. Alors, les passagers tendent l'oreille et demandent comment va faire cet homme, pour rejoindre la France.

-" Par le Risoud ! Oui oui, vous avez bien entendu, par le Risoud ! "
-" Mais vous n'y penser pas ! Les Allemands sont juste derrière ! "

Pour l'homme, cette information n'est qu'une broutille.

- " On m'a présenté dernièrement à Lausanne, un homme du Sentier qui est contrebandier, il passe ou il veut, quand il veut, alors ce soir je dors à Vallorbe, et j'irai le voir demain, à l'aube ".

Tout ceci, se passe alors que dans le même wagon, un homme lit son journal tranquillement. Il ne semble pas interressé par les commentaires du Français...
Après 1h environ, le train Lausanne-Vallorbe arrive à destination. Les passagers descendent le grand escalier de la vénérable bâtisse de 1915. Et alors que le Français se dirige sur le point de vue donnant sur Vallorbe, il est rejoind par l'homme au journal.

-" Dîtes-moi, j'ai entendu ce que vous racontiez dans le wagon, et... moi aussi, je désire aller sur France. Avez-vous les coordonnées de ce fameux contrebandier ?? ".

Malgré une légère méfiance, le passager lui donne ainsi le nom de Fred. Au Sentier. Tout le monde le connait, cela ne sera pas difficile de le trouver.
Mais ce que notre passager ne savait pas, c'est qu'il venait tout juste de divulguer le nom de notre ami Fred..à Mr Froidevaux, enquêteur au Service des Douanes Suisses !
A suivre..

Pour connaître l'histoire de Fred, rendez-vous sous la rubrique " personnages ".
Récit édité aux éditions L'Aire, dans le livre "Fred" de Daniel Capt
Texte enrichi par A.Schreyer auteur du blog

lundi 31 mars 2008

Documentation



Vous êtes nombreux à m'envoyer des mails, afin de connaître et de retrouver les informations relatives à ce blog. Il semble pourtant si facile de retrouver des liens ou des films sur la seconde guerre mondiale, et la Résistance, mais lorsqu'il s'agit de la douloureuse question des déportés dans le département du Doubs, du Jura, et des courageux qui leur sont venus en aide, il vaut mieux habiter dans la région pour dénicher des " trésors " ou des documents.
Je détiens moi aussi mon " réseau ", et Gérard m'est d'un grand secours !
Ainsi, je diffuserai de temps à autre des livres, des photos, ou plus -plus rarement- des objets concernant cette période.
Aujourd'hui, voici le livre de Anne-Marie Im-Hof Piguet intitulé :

" La Filière, en France occupée 1942-1944 "

Édité en 1985, il retrace l'histoire de cette femme courageuse, travaillant pour la Croix-Rouge Suisse Aide aux Enfants. Occupée à venir en aide au Château de la Hille, proche de Toulon, elle créera sa propre filière de Toulon à la Vallée de Joux, via le Risoux. Aidée par nos Amis cités dans ce blog, elle sauvera la vie de bon nombre d'enfants, voués à être déportés dans les camps.

Ce livre, qu' Anne-Marie m'a dédicacé, est disponible en quantité très limité, via l'édition de la Thièle, à 1400 Yverdon-Les-Bains.Il comporte des photos aux Château, dans le Risoux, et également des documents intéressants appartenant à Victoria Cordier. A lire avec attention !!!

PS : Changement d'adresse pour le blog principal depuis le 12 mars : http://augrandpassage.blogspot.com !!!!

lundi 17 mars 2008

New Branding

Chers lecteurs, retrouvez dès à présent- lundi 17 mars- le blog principal sous sa nouvelle adresse : http://augrandpassage.blogspot.com. En effet, l'ancien titre ne correspondant plus à l'actuel blog, fantomaslegrant.blogspot.com est définitivement enterré.
Alors, Rallongez votre visite, Faîtes un Grand Passage !

Cordialement
Anthony

vendredi 29 février 2008

Vallorbe-Gare : Point de raliement pour le CICR








La gare de Vallorbe fut un endroit délicat à gérer pendant la guerre. 2 lignes de chemin de fer en provenance de France passaient en son village. La première, inaugurée en 1877 reliait Vallorbe à Pontarlier ( et Paris ), en passant par le col de Jougne ( FR ). Cette ligne à la déclivité difficile et aux passages dangereux n'était que secondaire depuis 1915, date de la mise en service de la seconde ligne : Vallorbe-Frasnes par le tunnel du Mont d'Or, percé en 1915. Dès 1939 déjà, ces 2 lignes seront bien mal menées !
Le 18 avril 1939, la ligne Vallorbe-les Hôpitaux Neufs via Jougne est fermée au trafic voyageurs, en septembre de la même année, le trafic est fermé par la frontière au Creux.
En juin 1940, les troupes françaises en retraite font sauter la voûte du tunnel du Mont d'Or. Après les réparations, il restera muré en son centre jusqu'en 1945 !
En 1943, les Allemands manquant de métal, déposent la voie entre les Longevilles Rochejean sur la ligne Vallorbe-Frasnes, et font de même sur la portion de voie entre Le Creux ( douane de Vallorbe ) et Jougne. Sur sol suisse, les CFF déposent également la voie. L'acier est fourni aux Allemands, et la ligne ne sera plus jamais réutilisée entre Vallorbe et Jougne !
Mais la gare de Vallorbe reste attachée au trafic sur Lausanne et la Vallée de Joux. Grâce aux maintiens des trains, Victoria, Fred, Jean-François et Georgette peuvent toujours descendre sur le Bassin Lémanique. Dans les grands entrepôts de la gare, des milliers de paquets et de lettres affluent de toute l'Europe, avant de repartir auprès de leurs destinataires. Des milliers de familles qui essayent de prendre des nouvelles d'un être aimé, disparu. Des messages de 25 mots, pas un de plus !

Enfin, petite anecdote :

- Durant la fermeture du tunnel entre 1940 et 1945, un jeune militaire allemand déserteur, utilisa la petite cuillère de sa cantine, et creusa un passage pour se rendre en Suisse ! A peine eut-il fini son passage qu'il fût arrêté par les gardes suisses, et interné à Vallorbe jusqu'à la fin de la guerre.

- A suivre également : L'arrestation du Général Pétain à Vallorbe, et " des ennuis pour Fred dans le train Lausanne-Vallorbe "

mardi 19 février 2008

La Résistance

Dès la rafle du Vél'd'Hiv, les choses se gattent. Les réseaux se multiplient. Victoria ne sait pas dans lequel elle sera, mais une chose est sûr : Ne jamais en parler à personne, jamais. La méfiance est partout !
A Lyon, elle rencontre Minet, et son chef " Rochette " appartenant tout deux à " L'Armée Secrète ". En effet, depuis la disparition de la ligne de démarcation, il y avait beaucoup de messages à faire passer, et très rapidement, par des réseaux efficaces et réguliers. Du côté Suisse, c'est Roger qui s'occupe de tout.
Victoria devint un agent de liaison. Les messages concernaient les Usines métallurgiques qui travaillaient pour l'Allemagne. Il y avait entre-autre : les Usines Renault de Boulogne-Billancourt, Le Creusot etc... En plus, certains messages donnaient d'importantes précisions pour Londres : Les lieux détruits, les dégâts, des échatillons d'acier, des informations sur des nouvelles techniques de construction. Les communications se faisaient toujours via des messages aux apparences banales.

Du côté de Champagnole, La Générale Melliès âgée de 65 ans, était une célèbre résistante, courageuse, intelligente. Elle cachait des évadés, des déportés. Grâce à elle, de nombreux jeunes purent continuer leurs études à Lausanne, après avoir pu rejoindre la Suisse à bord de camion-laitier. Tout cela se passait près de Divonnes les Bains, non loin de Nyon dans le canton de Vaud.

De son côté, Victoria effectuaient de nombreux allers et retours entre Lyon et Paris.
Elle écrit :

  • " Risoux majestueux et secret, tu étais à ce moment là une grande voie internationale. Ah! Si les rochers pouvaient raconter ce qu'ils ont vu et les sapins ce qu'ils ont abrité !"

Proche de la frontière, Fred avait installé une boîte aux lettres ( voir les messages précédents ). Encore en état aujourd'hui, elle a dû en voir des choses passer ! Toujours présente, fidèle, l'amie Georgette était increvable, témoignait Victoria. Elle emmenait parfois aussi des Juifs dans la Vallée depuis l'Hôtel d'Italie , y allait aussi de nuit pour prendre en charge toute nouvelle venue.

  • " Il n'y avait pas que l'aube des matins de printemps, les soirs d'étés ou nous prolongions nos piques-niques, les après-midis d'automne doux et mélancoliques...Il y avait des voyages dans la neige, parfois à moins de 20°. Il fallait brouiller les pistes, car les Allemands étaient toujours là. Nous avions un passé connu, il ne fallait pas l'oublier. "

La rafle du Vél'd'Hiv

C'est en été 1942, en juillet, que va avoir lieu la terrible rafle du Vél'd'Hiv ( vélodrome d'hiver ). C'est à partir de cette date que les choses vont s'accélerer pour nos amis du Jura Franco-Vaudois. Les 16 et 17 juillet 1942, 12884 Juifs, au lieu des 22'000 prévus quittent précipitemment Paris, en direction de l'Allemagne et la Pologne, pour y rejoindre les monstrueux camps de concentration.

Prévue pour le 13 juillet, elle sera décalée parce que la Fête Nationale a lieu le lendemain, et que bon nombre de Juifs sont à l'extérieur à cette occasion.
Au beau milieu de la nuit, des milliers de policiers de la Gestapo frappent aux portes :

- Ouvrez, schnell !

La panique est générale, et totalement imprévisible ! Sous l'effet de cette " bombe ", Victoria Fred Jean-françois et Georgette se verront fortement solicités.
Les événements vont donc se précipiter, et malgré l'approche de l'année 44, plus les mois avanceront, plus les choses se compliqueront. Attentats, camions explosés, attaque de Mouthe, retour des armées allemandes rentrant chez elles et incendiant tout sur leur passage ( Ouradour sur Glâne ), les 2 années à venir s'annoncent terribles ! Les nombreux réseaux vont éclater, d'autres se reformer.. Bref, les choses vont s'accélerer !

lundi 28 janvier 2008

1er Hommage National pour les "Justes Suisses"


C'est en présence du Président de la Confédération Helvétique que s'est déroulé aujourd'hui à Genève le 1er hommage rendu aux Justes, ceci près de 63 ans après la fin du cauchemard mondial. Selon Mr Couchepin, les Justes ont empêché le monde de sombrer dans la folie nazie.

- " Ils sont un modèle pour toutes les générations " a-t-il encore ajouté.

Cette cérémonie s'est déroulée en présence de Mr Auguste Bony, un instituteur bâlois qui dirigeait un home pour enfant. Cet homme les cachait durant la guerre, permettant à ces-derniers d'échapper à l'horreur.

Cette soirée a également réuni plusieurs personnalités politiques suisses, dont mme Ruth dreyffus, ancienne présidente de la confédération. Près de 60 Justes se sont rendus à Genève pour cet hommage.


Photos : Keystone
dév. suit.

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